Pédagogie

jd80bVoilà donc un certain nombre d’idées sur la Téfila. Elles auront permis, je l’espère, de corriger un certain nombre d’erreurs, de confusions familières à beaucoup, pour des raisons diverses (environnement, questions de langage, enseignement juif déficient).

Mais ce qui serait important, c’est qu’elles vous permettent de réaliser avec vos unités une Téfila pourvue d’une signification. C’est pourquoi la suite de cette brochure sera beaucoup plus centrée sur des problèmes de pédagogie.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, rappelons rapidement quelques principes généraux.

1- La Téfila est un acte de la  «vie juive»

Or la « vie juive » se définit comme une série d’actes conscients et signifiants. Une Téfila devenue routine, insensée, machinale, n’a strictement rien à voir avec la «vie juive». Donner comme exemple de vie juive, un acte fait inconsciemment et dénué de sens est une chose aberrante.

Or les camps d’été sont l’occasion de présenter la vie juive ; et la Téfila est, semble-t-il à beaucoup, l’un des rares actes à quoi s’applique cette étiquette…

2- Ceci nous mène à une autre hérésie

Qui est précisément d’accoler cette étiquette de «vie juive» à quelques activités qui appartiennent à ce qu’il est convenu d’appeler la «sphère religieuse».

La vie juive dépasse cette sphère, dans la mesure où elle se veut précisément somme d’actes conscients et signifiants (orientés, bien sûr, par une vision du monde où notamment les rapports humains se fondent sur la Tsédaka et le ‘Hessed).

La rétrécir au domaine de la religion, c’est à nouveau la rendre insensée ; la Téfila totalise, nous l’avons vu, des expériences humaines. Si on confine la réflexion sur ces expériences à la méditation pure, c’est l’esprit même de la Téfila qui se trouve dénaturé.

3- Principe qui concerne plus directement l’animateur

A aucun moment on ne peut dire : «je ne sais pas, ce n’est pas mon domaine…», ou autres propos du même ordre.

Répétons-le : la Téfila est une somme d’expériences humaines, de valeurs humaines. Une existence déjà vieille de 17 ou 18 ans contient sans nul doute la plupart de ces expériences.

Ce qu’il faut, c’est préparer la Téfila (comme on prépare, du reste, un grand jeu ou une veillée) ; chercher dans son texte les valeurs, les expériences qui parlent le plus, et les transmettre, les expliciter (nous verrons comment).

Effort, bien sûr, mais enrichissant, fécond pour peu que l’on se situe sincèrement devant le texte, que l’on oublie les erreurs que l’on a pu en entendre et que l’on se mette authentiquement en position de dialogue, c’est-à-dire où le JE (l’animateur) et le TU (le texte) ont existence réelle et peuvent mutuellement s’enrichir.

Les Téfilots insignifiantes, insensées, sont donc à bannir. Ne considérons pas le moment de la Téfila comme celui d’une formalité ennuyeuse et obligatoire que l’on s’efforce de remplir le plus rapidement. Mais considérons ce moment comme privilégié, fournissant l’occasion d’un échange sur la vie, sur le monde.

Ceci dit (il fallait encore le rappeler, et il faut encore relire l’introduction « questions de méthode »), comment faire ?

 

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