C’est l’ensemble des textes saints du judaïsme et des commentaires qui s’y rapportent, élaborés au cours des siècles.
Le mot lui-même signifie à la fois :
- Enseignement : c’est-à-dire exposé de la conception juive du monde, de l’homme et de son histoire.
- Direction à suivre : c’est-à-dire exposé détaillé des principes qui doivent guider l’homme dans ses rapports avec son prochain et avec Dieu.
A la suite de l’expulsion de l’homme hors du Paradis, le Bien et le Mal se sont trouvés inextricablement mêlés.
C’est pourquoi Dieu fit don à l’homme de la Tora, afin qu’elle lui serve de guide éternel.
La Tora fut remise par Dieu au peuple juif tout entier réuni au pied du Mont Sinaï, par l’intermédiaire de Moïse, chef du peuple, sept semaines après la sortie d’Égypte (± 1500 avant E.C.).
Dieu a transmis deux Tora à Moïse :
- la Tora écrite
- la Tora orale
Selon la tradition juive, Dieu exposa la Tora en 70 langues afin de l’enseigner à toutes les nations. Toutefois, seul Israël accepta intégralement le « joug du royaume des cieux » en s’écriant : « Nous exécuterons (tes préceptes) et nous comprendrons ensuite. »
C’est la Bible, ou « Ancien Testament » pour les chrétiens. Son noyau central en est le Pentateuque. Celui-ci comprend intimement mêlés :
- un aspect historique (de la création du monde à la mort de Moïse) qui est un peu la mémoire des origines.
- un aspect législatif et moral, dont les « Dix Commandements ».
Le Pentateuque fut directement dicté par Dieu, à Moïse. Il y a donc un caractère particulièrement sacré.
Un corps de scribes à pour tâche de le retranscrire de génération en génération, et les synagogues en possèdent au moins un exemplaire.
A Chabbat, il est procédé à une lecture publique, sur ce rouleau, d’un passage du Pentateuque.
La Tora est le « contrat de mariage » entre Dieu et Israël, définissant les obligations réciproques des époux.
Mémoire du genre humain et du peuple juif, et porteurs de la parole divine, ces rouleaux sont l’objet d’une vénération et d’un amour particuliers. Une fête leur est réservée : la fête de « la joie de la Tora », au cours de laquelle on danse avec la Tora.
Toutefois la Tora écrite ne peut constituer un guide satisfaisant. Les lois y sont exposées de manière obscure, parfois incompréhensibles.
Les idéaux de la Tora écrite ne peuvent s’appliquer concrètement sans l’aide d’un commentaire. C’est le rôle de la Tora orale, retransmise et enseignée de génération en génération depuis Moïse.
Si la Tora écrite est commune aux juifs, aux chrétiens et en partie aux musulmans, la Tora orale est spécifique aux juifs.
En effet, le judaïsme met l’accent sur l’application concrète de la parole divine dans tous les domaines, et la Tora orale est précisément ce qui permet cette application.
Exemples :
1. Tora écrite : « Tu ne feras pas cuire l’agneau dans le lait de sa mère ».
La Tora orale nous enseigne qu’il s’agit d’une interdiction de mélanger toute viande et le lait en général.
2. Tora écrite : Le Chabbat « Tu n’y feras aucun labeur ». Qu’est-ce qu’un « labeur » ?
La Tora orale nous énumère 39 travaux interdits le Chabbat […]
