« Héyé achèr héyé, Je serai qui Je serai » (Exode 3:14)
« Il a fallu attendre pratiquement le 20e siècle pour que les érudits catholiques traduisent le texte sacré à partir des sources hébraïques et non à partir de la Septante grecque ou de la Vulgate latine. Les protestants comme Olivétan et Calvin avaient déjà senti la nécessité de revenir à la langue originelle.
Dans le fameux passage du Buisson ardent, Adonaï révèle son nom à Moïse pour qu’il l’offre aux enfants d’Israël. Les traductions chrétiennes, tout imprégnées de culture platonicienne, ont lu dans le Héyé hachèr Héyé : Je suis celui qui est, fixant Dieu dans l’être. La traduction juive, qui respecte la conjugaison du temps inaccompli du verbe être, choisit de restituer ainsi ce nom sacré : Je serai qui Je serai.
Deux visions du monde s’affrontent dans ces deux traductions : une croyance en un Dieu-ÊTRE, et une en un Dieu-ÉTANT. La pensée juive est une pensée héraclitéenne du mouvement. Pour elle, Dieu sera ce qu’Il sera, même Dieu est plongé dans le devenir. En créant l’univers, Il entre dans l’aventure de l’instable.
Pour certains, cette vision est absolument inconfortable. Car même si Dieu n’est pas fixé, qui le sera ? Ce non-être éclaire le passage de la Genèse où l’Homme est façonné à l’image de Dieu. Nous partageons avec Lui notre inscription dans le Temps, donc dans le Projet et l’Attente.»
Franck Lalou
« Je demande des gars […] à l’esprit et à l’horizon large, qui veulent étudier sans se noyer dans leurs recherches, des gens justes et méthodiques qui veulent progresser et mesurer le progrès réalisé, qui acceptent du Judaïsme, l’enseignement de nos Prophètes et de nos Docteurs des directives pour la vie, des gens pas seulement persuadés que le Judaïsme propose une vie harmonieuse, mais décidés à réaliser cette harmonie de demain.»
Léo Cohn
Pour obtenir cette spécialisation :
- La table à cinq pieds d’Avraham Infeld (anglais) :
– Har Sinaï, Mont Sinaï
- Centralité du Limoud, de l’étude dans la Tradition juive : participation à un cercle d’études organisé par l’unité.
- Signification et vécu du Chabbat : préparation d’une activité pour un Chabbat au camp d’été.
- Signification et vécu de la Téfila (prière juive) : préparation d’une « page juive » pour l’office.
- Familiarisation avec l’office et la prière individuelle. Connaître le Chéma et la Amida.
- Importance des repas qui remplacent les Korbanot, les offrandes rituelles du Temple de Jérusalem : connaître les Bera’hot et le Birkat Amazone.
- Le Tana’h et le Talmud.
- Les Patriarches et les Matriarches.
- Histoire de Moïse.
- Mitsvot et Minhagim.
- Importance de la Tsédaka dans la Tradition juive.
- Le calendrier juif et les grandes fêtes.
- Réaliser sa kipa d’équipe au crochet.
- Apprendre à nouer des tsitsit.
Une fois la spécialisation obtenue, le « maître-spé » te remettra l’insigne à coudre sur la manche droite de ta ‘houltsa. En portant cet insigne sur ton uniforme scout, tu t’engages devant tous les éclaireuses et éclaireurs de ton unité à organiser et à mener à bien chaque trimestre un projet personnel (ou avec ton clan) en relation avec l’étude des textes de la Tradition Juive.
Après ta Bar/Bat Mitsva, le brevet majeur LEDOR VADOR témoignera de ton engagement à étudier régulièrement et faire découvrir l’enseignement des maîtres du judaïsme aux plus jeunes de ton clan.
« Tu me feras connaître le chemin de la vie » (Psaume 16,11)
Bibliographie
- « Le judaïsme pour débutants I – Les principes fondamentaux de la religion juive », textes & dessins de Charles Szlakmann (Éditions La Découverte/Poche)
- « Le judaïsme pour débutants II – Le regard juif sur le monde », textes & dessins de Charles Szlakmann (Éditions La Découverte/Poche)
- « La Tora expliquée aux enfants », de Marc-Alain Ouaknin (Éditions du Seuil)
- « Dictionnaire amoureux du judaïsme », de Jacques Attali (Éditions Plon/Fayard