Les EIF d’Afrique du Nord
pendant la Guerre
Témoignage du Dr Robert Shapiro (Rhino) commissaire régional EIF pour l’Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Maroc) - 19 janvier 1997
(…) En février 1941, je pars donc avec Bouli qui me présente à Alger, Oran, Tunis et me laisse seul à Alger avec ma valise, mes économies et ma sacoche.
C’est dans une ambiance de défaite nationale et de Pétainisme que le Mouvement va littéralement exploser dans le Maghreb. En 1939 d’après les archives. il y avait 300 à 400 El dans sept implantations.
Après la défaite, un bouillonnement anarchique et dangereux s’est manifesté qui a décidé de ma mission. Le 8 novembre 1942 soit 19 mois après mon arrivée, lors de la libération par les Anglo-américains nous étions :
- implantés dans 30 à 40 localités ;
– avec un effectif de 5.000 à 6.000 El dont plusieurs centaines de chefs formés.
Les statistiques sont imprécises, faute de savoir si, suivant les cas, on compte ou non les filles membres de la FFE, les El qui ont ou ceux qui n’ont pas payé leurs cotisations, les villes en création ou celles qui sont stoppées fautes d’un encadrement suffisant, si l’on compte ou non le Maroc, la Tunisie, les comités d’Amis, les Ateliers, etc…
Mais ce scoutisme aux effectifs multipliés par 15 ou 20 en un peu plus de six trimestres, même s’ils nous ont semblé longs, est un scoutisme remarquable par ses qualités mentales, physiques, techniques, et bien entendu juives.
Il est décrit rapidement dans un article de Gérard Israël (Perruche) en 3e page de couverture de la brochure El « l’Aventure El, c’est la vie ». En 1947, notre si regretté Manitou avait également écrit des choses émouvantes sur nos camps de formation. Mais en dehors de notre propre cadre, nos ennemis espéraient des critiques par le Scoutisme français, contrôleur de notre qualité, et ils n’en ont jamais obtenu (…)