Une des plus hautes figure de l’idéal catholique est le/la célibataire, prêtre ou religieuse, capable d’ascèse sexuelle totale.
Au contraire, l’idéal juif est le mariage et la procréation, obligatoires pour l’homme. Le mariage n’est pas une concession à la chair mais – selon la tradition juive - un moyen de réalisation personnelle pour les deux époux.
« La joie et l’allégresse retentiront en l’honneur des époux »
« Un homme sans femme n’est qu’une moitié d’individu »
« Tout célibataire vit sans joie »
Dans la lecture juive de la Bible , le péché originel n’est pas « le péché de chair ».
En outre, la famille - y compris le couple, indépendamment de la procréation - est le lieu central de la vie juive, plus même que la Synagogue.
« La famille est un petit temple, et la table familiale en est l’autel » (Talmud)
C’est là que le juif doit pratiquer l’amour du prochain, le prochain par excellence étant le/la conjoint(e).
Le couple
Égalité fondamentale homme-femme
Le premier humain est à la fois masculin et féminin : « homme et femme il le créa »
Pour créer la femme, Dieu « prit (à l’homme) une côte » que le commentaire lit « un côté ».
Natures différentes ; rôles différents :
L’homme est lié au monde de la spiritualité.
Il a pour fonctions :
- le culte
- l’étude de la Tora, activité juive par excellence
- mais aussi toute activité extérieure : travail rémunérateur, action publique, etc.
La femme quant à elle… est liée au monde matériel
… car CELA NE CONSTITUE EN AUCUNE MANIÈRE UNE INFÉRIORITÉ.
Et le sage ne vient certainement pas nous suggérer d’amoindrir l’amour de l’homme pour sa femme : « car tu dois aimer ta femme comme ton propre corps.»
(Rabbi Loew B. Betsalel, 16e siècle, écrit à une époque où certains se demandaient si les femmes avaient une âme…)
En effet, le monde matériel n’est absolument pas tenu pour méprisable par la tradition juive : « et Dieu vit que c’était bon.» L’être humain a précisément pour tâche d’améliorer la création par son action.
Dans cette perspective, le rôle de la femme est fondamental : concrétiser le judaïsme dans la vie familiale.
« LA MAISON EST UN PETIT TEMPLE, ET LA TABLE EN EST L’AUTEL »
Plus précisément, il incombe à la femme les (lourdes) responsabilités suivantes :
- D’abord, l’éducation des enfants et transmission des valeurs juives
(définition du Juif selon la loi juive : celui qui est né de mère juive).
- Stricte application des lois de séparation alimentaire.
- Fêtes et plats traditionnels (importance de leur valeur symbolique)
Bien entendu la femme peut travailler à l’extérieur, mais pas au détriment de son rôle familial.
Et cela ne saurait bien entendu signifier que l’homme est dispensé des tâches matérielles comme il est dit : « c’est d’abord aux femmes que fut donnée la Tora, car sans elles, aucune vie juive n’est possible.»
D’autre part la femme est appelée « une aide contre lui » (l’homme). C’est-à-dire qu’elle le soutient dans sa propre lutte contre son mauvais penchant.
Autre explication : « une aide contre lui »…
- Le mérite-t-il ? Sa femme lui sera une aide.
- Ne le mérite-t-il pas ? Sa femme sera contre lui…
Le seul cadre légal du couple est le mariage.
A l’époque biblique, la polygamie était autorisée, l’idéal étant toutefois monogamique (voir l’histoire des patriarches). En Occident, la polygamie est interdite depuis le Xe siècle.
L’idéal du mariage est l’union totale : « et vous serez une seule chair ».
La présence divine elle-même règne sur un foyer uni.
Selon la Kabbale, l’âme se divise en deux parties avant de descendre sur terre, et chaque moitié s’incarne dans un corps de sexe différent.
Pourtant, tout cela n’a rien à voir avec l’idéal romantique de l’amour-passion qui dévore ses protagonistes.
En effet, en Hébreu, AIMER = « YODEA » = CONNAÎTRE.
La rencontre doit s’effectuer sur d’autres bases qu’une attirance fugace. Ainsi, loin de souffrir de lassitude, les deux membres d’un couple réussi devraient éprouver un amour croissant avec leur connaissance réciproque.
La vie sexuelle occupe une place parfaitement reconnue dans la vie du couple, non seulement en vue de la procréation, mais encore comme facteur de renforcement du couple par le plaisir partagé.
P.S. : Il est bon, dit la Cabbale, d’honorer sa femme le Chabbat, les époux participent ainsi à l’unité cosmique.